Notre histoire

Notre histoire

 

Faisons un retour en arrière pour vous raconter comment tout cela a commencé…

J’étais dans les cadets lorsque j’ai tiré de la carabine pour la première fois. Dès ce moment, j’ai été fasciné par l’expérience de tirer une balle vers une cible et j’ai voulu devenir très bon tireur. Mais malgré toute la pratique et la concentration mise sur les éléments de base appris, je demeurais un tireur plutôt médiocre.

Jamais je ne ferais partie de l’équipe de tireurs de précision comme je l’avais espéré. Puis un jour, j’ai épaulé ma carabine du « mauvais côté », j’ai tiré et récupéré ma cible après la séance comme tous mes collègues. Je ne pouvais en croire mes yeux, c’était là, un groupe de tirs bien serrés juste sur le côté de la cible en papier. Le CO était sceptique et m’a fait tirer à nouveau, mais cette fois j’étais seul à tirer. La nouvelle cible avait elle aussi un regroupement de tirs au même endroit que la cible précédente. Après la pause nous avons repris notre pratique. Cette fois, ma cible est revenue avec les tirs groupés bien centrés sur la cible. Lorsque le OC a annoncé que j’étais officiellement admis dans l’équipe de tirs de précision, je fut

très fiers. Depuis ce temps, j’épaule du côté gauche et j’ai développé une passion pour le tir de précision.

Dans la vingtaine, j’avais quelques amis qui appréciaient aussi ce sport et nous allions ensemble au champ de tir et faisions la compétition entre nous. Nous avions tous économisé longtemps pour nous procurer des armes décentes et trouvions que les munitions devenaient dispendieuses. Nous étions en effet jeunes, pas très riches, mais désireux d’apprendre et nous avons donc commencé à ramasser nos douilles et toutes celles trouvées au champ de tir dans l’espoir de les échanger contre de l’argent ou de les recharger nous-mêmes. 

Certains des habitués du champ de tir notèrent notre présence régulière et nos efforts pour nous améliorer. Plusieurs étaient d’anciens militaires, au moins deux étaient tireurs d’élite, leur tirs groupés nous faisaient mourir d’envie et avides d’apprendre comment y arriver. Ils ont graduellement offert leurs conseils et sont devenus nos coach. D’abord, ils ont souligné des corrections à apporter aux éléments de base: position du corps, contact joue-épaule, relaxation et respiration, visualisation, état d’esprit, contrôle de la gâchette et éventuellement apprendre à tirer entre deux battements de cœur. Nous étions convaincus que nos équipements devraient être la première chose à réviser, mais ils ont su nous démontrer avec nos propres armes que les problèmes venaient de nous… « Les gars, on promet de vous le dire quand vous deviendrez meilleurs que vos armes ». Travailler nos éléments de base a amélioré notre précision beaucoup plus que nous voulions l’admettre, mais nous avons écouté leurs conseils et mis notre confiance en eux car nous avions eu la preuve qu’ils étaient de vrais pros.

Puis, nous avons voulu recharger nos douilles. Nous tirions du 7mm08 Remington et du 308 Winchester. On nous a demandé quelle distance maximale nous voulions normalement atteindre avec précision. Nous avons répondu environ 500 verges pour une cible de la taille approximative d’une marmotte, sans jamais rater. Nos mentors croyaient que c’était tout à fait possible avec nos armes et notre habileté croissante. Ils nous ont recommandé d’acheter un ensemble de rechargement manuel et les matrices correspondant à nos calibres. Ces hommes nous ont transmis des enseignements qu’il aurait fallu des années et beaucoup d’argent pour apprendre par nous-mêmes et nous leurs en sommes très reconnaissants. 

Essentiellement, voici ce que nous avons appris, pour atteindre une précision de 100% dans un cercle de 3 à 4 pouces à 500 verges :

1.    Les douilles doivent être inspectées visuellement pour détecter tout dommage apparent, fendillement du collet ou de l’épaulement ou tout indice de défaillance imminente entre le corps et la base de la douille.

2.    Les douilles doivent être manipulées avec soin mais de petites marques ou égratignures sont tout à fait acceptables pour le rechargement.

3.    Le nettoyage de l’intérieur des douilles est de loin plus important que l’apparence extérieure.

4.    La dimension hors tout ne doit jamais excéder la dimension nominale, mais peut tout de même être utilisée à 25 millièmes de pouce sous la dimension nominale avec pratiquement aucun effet négatif sur la précision. En d’autres termes, des douilles plus courtes sont ok, mais pas des plus longues.

5.    Les douilles devaient être reformées pleine longueur suivant chaque tir.

6.    Le chanfrein interne du collet devait être fait avec soin afin d’éviter des bavures, ce qui égratignerait le périmètre extérieur de la balle durant l’insertion, pouvant causer un sévère débalancement en vol.

7.    Les collets devaient être recuits à tous les 3 à 5 tirs.

8.    Les résidus d’amorce dans leur logement et le trou d’amorçage devait être nettoyées si une accumulation, une épaisseur ou une obstruction était évidente. Autrement, les taches cosmétiques sont sans effet.

9.    Les balles devaient être de bonne qualité de grade match mais pas nécessairement de très haute qualité telles que Berger, Nosler, Sierra et autres. Nous avons choisi Hornady pour la qualité, disponibilité et prix et les gars nous ont confirmé qu’elles seraient parfaites pour notre objectif. Pour notre kit de rechargement, nous avons choisi Lee Precision et encore, ce choix était adéquat pour le but visé.

10. La meilleure concentricité possible entre la balle et la douille devait être travaillée et maintenue.

11. Les types et quantités de poudre ainsi que les profondeurs d’assises variables des balles devaient être expérimentées un élément à la fois et des notes consignées sur leurs résultats.

12. Une fois les dimensions des rayures déterminées pour nos canons, nous devions soustraire 15 millièmes de pouce et utiliser cette dimension comme base, puis ajuster à plus ou moins 10 millièmes la dimension hors tout pour obtenir une précision ultime. La dimension originale aux rayures devait dès lors être oubliée.

13. Quatre ou cinq tirs d’encrassement de canon devaient être effectués avant tout test de précision.

14. Dans notre situation, les calibres choisis n’étaient pas sur-carrés tel qu’expliqué, ne causant pas d’usure prématurée des canons tant qu’un régime modéré de tirs et un bon nettoyage était maintenu.

15. Dans la mesure du possible, la constance, dans tous les aspects mentionnés ci-haut, devaient être maintenus (aussi fastidieuse que la préparation des douilles l’étaient, cela était essentiel à l’atteinte de notre objectif).

Il y avait évidemment beaucoup d’autres détails qui se sont ajoutés à mesure que nous progressions. Nous avons même cru qu’ils avaient oublié un aspect très important : qu’en est-il de la différenciation par estampille ou manufacturier? Leur réponse était simple : pour notre objectif, en termes de distance et de précision, si nous respections tous les critères de base et aspects techniques mentionnés précédemment, la marque de la cartouche n’avait aucune importance. Ni la cible, ni l’arme ne verrait la différence. Malgré notre scepticisme, ils nous l’ont prouvé avec nos propres armes. Nous ne pouvions simplement pas identifier une tendance ou une différence de précision entre un manufacturier et un autre.

En rétrospective, plusieurs années plus tard, la dernière affirmation devint un des catalyste dans la décision de fonder Brasswurx.com car 95% des tireurs et chasseurs faisant du rechargement tireraient sous 500 verges et seraient très heureux d’obtenir les résultats que nous visions (précision constante d’une demi-minute d’angle ou moins). J’avais un plan pour leur faciliter la vie.

Les étapes préparatoires des douilles deviennent une corvée fastidieuse pour plusieurs et enlèvent du plaisir au processus de rechargement. Même à l’achat de douilles neuves, le nombre d’étapes préparatoires demeure surprenant. Étant un tireur passionné, ces tâches devenait très ennuyantes et je me suis donc équipé pour réusiner les douilles d’une manière beaucoup plus efficace. J’ai ainsi créé un excès de capacité dont je pouvais faire bénéficier d’autres tireurs. C’est ainsi qu’est née Brasswurx.com où tout est fait en atelier, à l’interne, afin d’assurer la qualité et vous faire économiser temps et argent en espérant rehausser votre plaisir à recharger vos munitions. 

Profitez-en, restez prudents, et pratiquez, pratiquez, pratiquez ! 

 

Alain